EN EXCLU VOICI LA TENUE VERSION 18EME SIECLE DU CAPITAINE NOUVEAU BARMAN A LA MAIZON§§§ DE TEMPS EN TEMPS IL VOUS ACCUEILLE AINSI MAIS PLUS SOUVENT AINSI!!!!BON REVOICI LES MAUVAISES DE RLDPMZTDT APRES PRESQUE 2 ANS DE SILENCE!!!! ET BIENTÖT DES NEWS SUR DES NOUVEAUX DONT UNE CHAUDE COMME UNE BARAQUE A FRITE (MEME PAS BESOIN DE GRAISSER CA RENTRE TOUT SEUL!!!!!!)
Jamais simple de débuter une oeuvre, choisir les premiers mots, ceux qui te marqueront, comme ils disent... Aussi, dans un souci de simplicité, nous nous bornerons ici à te communiquer quelques mots clés qui t'aideront à appréhender notre démarche : partager, comprendre, apprendre, aimer, souffrir, rire,... la vie quoi, notre vie... car derrière cet écran, Lecteur, nous sommes quelques anonymes, à alimenter ces chroniques d'un genre nouveau. Tu apprendras au fil du temps à nous connaître, à comprendre ce qui nous relie, ce qui nous anime... tu nous aimeras (si si), tu nous détesteras (parfois), tu nous envieras (souvent), mais toujours tu nous liras...
CHANGER LE MONDE ? QUELQUES PISTES...
Une idée "détente" : dropper chez Angélina en jock-strap/chaps, et dévoiler un harnais Monogram LV en tombant la fourrure avant de commander son Lapsang-Souchong et sa meringue à la crème de marron, if you please... Déplacement groupé : voir avec Laposte.
Shopping : chez Marc Jacob, au Palais-Royal, les tee-shirts peace (non, Laposte, pas Piss) pour une dizaine d'euros. Pour beaucoup plus que ça, chez Zadig, les "tunisiens" Obama, pour les bouffons qui croient que le grand soir est arrivé, sont dispo.
LA PLACE DU CON... au bout du bar, sous la glace
Quelques occupants illustres...
Lacrétinearolex
Kkboyprimus
La grande Gladysssse...plusieurs fois
Lamalèvre... et oui !
QUI S'Y COLLE CE SOIR ?
Portraits plus ou moins express
Lamalèvre J'ai combattu le bon combat, j'ai poursuivi ma course, j'ai gardé la foi. De trahison en trahison - sa famille, sa caste, ses amis, et ne parlons pas des prescriptions médicales qu'elle salope sans états d'âme dans l'exercice de sa profession d'infirmière - Lamalèvre a fait de sa vie une éternelle contradiction à la devise qui fût, deux siècles et demi durant, celle de sa famille comme celle de sa confession, calviniste ultra.
Le bon combat ? On s'est essayé un temps aux causes perdues mais on a vite préféré les mauvaises, dans lesquelles le succès est si vite acquis et à si peu de frais ; poursuivre sa course ? Rien ne court si vite à une totale absence de but qu'une bonne miction sur un trottoir nocturne au décours d'une bonne biture ; garder la foi ? Kierkegaard prétend que le doute est plus près de la foi que la certitude, mais si Lamalèvre a toujours souscrit avec avidité à cet aphorisme, elle a toujours préféré le semer, le doute, que le cultiver pour son propre bénéfice spirituel.
Marquise de Merteuil au petit pied, Lamalèvre a choisi les bordels de la rive droite comme celle dont elle se réclame avait choisi les salons de la rive gauche pour y exercer ses talents, et tout comme la sulfureuse marquise se piquait de briller par son vice, Lamalèvre a choisi de se parer, de la back de la MaiZon à la terrasse du Transfert, des oripeaux d'une vertu dont elle maîtrise tout au moins, même si elle en a oublié la grandeur, le style.
Sous le couvert d'une terminologie de bazar héritée des moralistes du XVIIIème siècle, mâtinée de quelques nobles figures et périodes pêchées dans l'Institution Chrétienne de Calvin, Lamalèvre a bâti sa réputation sur l'agilité avec laquelle elle est capable de débiner à peu près n'importe qui tout en n'ayant jamais l'air que d'en assurer la défense dans un hypothétique procès en Cour Céleste.
Que l'on ne mène jamais, dans l'exercice forcené de la critique à outrance des autres, autre chose que son propre procès ne l'a jamais arrêtée : si Oscar Wilde disait qu'on choisit ses amis pour leur beauté, ses relations pour leur culture et ses ennemis pour leur intelligence, Lamalèvre s'est fait un point d'honneur de ne sélectionner ses camarades de mauvaise vie que sur leur aptitude à le bien juger, c'est à dire fort mal, ou à le mal juger, c'est à dire fort bien.
S'étant ainsi débarassée des collantes rémanences de l'examen de conscience qui fût le fondement de son éducation, Lamalèvre a fait son fonds de commerce de la prestation, qu'elle impose à tous ceux qui l'approchent, d'incarner pour un temps, en général assez court, leur conscience morale.
Tout cela, il faut le reconnaître, avec beaucoup d'amour. L'épitaphe choisi par Lamalèvre comme devant figurer sur sa pierre tombale (un petit machin en marbre quelque part dans le cimetière de Passy, no doubt) étant :
J'ai porté comme une croix Le privilège qui m'était échu De n'être né Que pour aimer.
Mais aimer qui ? Lamalèvre a cru se débarasser à bon compte de ce qu'elle avance publiquement comme étant l'impératif catégorique de sa vie - aimer les autres - en prétendant les servir, c'est à dire, pour ce qui est de ses patients - moribonds la plupart du temps car Lamalèvre a une vraie passion pour le palliatif - en leur expliquant en long et large et en travers en quoi consiste le sens de la vie, et pour ce qui est de ses amants, en leur tenant des discours hautement morbides destinés à les confirmer dans le marasme existentiel qu'ils tentent vainement de fuir en venant hanter les bordels. Quand à ceux qui seraient chers à son coeur, ce n'est qu'avec mauvaise grâce que Lamalèvre leur reconnaît la qualité déjà citée de camarades de bordels.
Lamalèvre est un cri qui vient de l'intérieur. Du moins quand elle n'a pas la bouche pleine. Eprise de grandiose comme de profondeur, elle n'a pas sa pareille en travail de fond de gorge, (C'est plein de chlore au fond de la piscine. J'ai bu la tasse, tchin tchin. Comme c'est pour toi, je m'en fous. Je suis vraiment prête à tout. Avaler, que m'importe, Si on me retrouve à moitié morte.) exercice dans lequel elle s'est attirée la considération de quelques maîtres du genre, dont certain client de la MaiZon dont la réputation n'est plus à faire.
Aussi hautaine que peu farouche, elle n'a jamais craint la confusion des genres et a assumé avec équanimité la réputation - assez momentanée, il est vrai - d'"actif ", (D'toutes facons Je voulais pas sortir Et ce soir J'avais le blues Sur le trottoir.) que lui avait valu, dans un quart d'heure de désoeuvrement, le fait d'avoir enfilé quelques perles d'une autre génération dans l'arrière-back du Transfert.
Mais la grande affaire de Lamalèvre, presque sa seconde nature aujourd'hui, c'est le talent qu'elle s'est découvert il y a quelques années pour un jeu plus dangereux qu'il n'y paraît, un jeu qui ne demande, en terme d'engagement, qu'une mise de fonds minimum, et qui offre l'apparence trompeuse d'un succès sans faille et d'une absence complète d'échec : celui de faire-valoir, petit jeu qu'elle joue avec une constance dont elle ne se serait pas crue capable auprès de la bonne Hortensia, qui s'y prête avec une complaisance où la curiosité ne le dispute qu'au désespoir, sans qu'on sache jamais très bien lequel de ces deux vices dissimule l'autre.
Oh passant attardé par une nuit d'orage, songe donc combien sont doux et dénués de cet arrière-goût d'amertume et de lassitude qui les accompagne toujours lorsque ce sont les nôtres les succès d'un autre lorsqu'on s'en peut attribuer tout le mérite, et combien peuvent se révéler délicieusement bénins ses échecs quand on peut s'en dédouaner au prix de quelques bières, même si on en est la cause indirecte... Pourquoi vivre sa vie quand on peut en vivre une autre par procuration ? Mais Lamalèvre doit mettre ici un terme à ce portrait all by myself car il est 4 h du matin et ses patients l'attendent. Comment finir ?
Est-ce que tu viens pour les vacances ? Moi je n'ai pas changé d'adresse Je serai je pense Un peu en avanc Au rendez-vous de nos promesses.
Laposte Ne cherchez pas son nom dans l'annuaire des anciens élèves d'Eton, il n'y est pas, pas plus que dans ceux de Winchester, d'Harrow ou de Rugby. Le catalogue de la bibliothèque de l'auguste université de Salamanque, les tables de marbres de la basilique de Latran, les registres du Waldorf-Astoria ni le trombinoscope de l'association des amis de Port-Royal ne portent non plus mention de ce nom, et pour cause... Ecrit sur du vent, a moitié effacé de la poussière des grands chemins de l'aventure universelle ou de ceux qui ne mènent nulle part, buriné sur la dure pierre des grands cimetières qui pleurent sous la lune, le nom de Madame Laposte n'est point de ceux dont on retrouve, à l'occasion, le souvenir dans les grimoires pourris de notre société de merde, non, c'est bien davantage un murmure, un cri, parfois un sanglot que quelques lettres abandonnées au hasard d'une page ou d'un tableau d'honneur.
L'honneur ? Quel honneur ? Le Christ, Luther, Marx, Che Guevarra, la petite fille aux allumettes - pour ne citer que quelques-uns des illustres prédécesseurs de Laposte dans la grande et petite histoire des idéologues du désastre, se souciaient bien d'honneur... L'honneur, comme dirait Laposte, c'est une rue des beaux quartiers, jyaijamaisété. J'ai bouffé l'amertume, j'ai chanté la révolte, j'ai pleuré la misère du monde sur toutes les barricades de tous les temps. J'ai eu faim sur le radeau de la méduse, j'ai lutté contre les poux et la vermines dans les geôles de tous les tyrans, j'ai pourri de sillicose, comme tonton, pépé, grandpapi et tous les autres de la famille qui se sont usé la vie dans les mines que dirigeaient dans nos Cévennes les tonton pépé papi de cette exploiteuse de l'humanité qu'est lamalèvre, je me suis fait trouer la peau sur tous les champs de bataille d'Azincourt aux plages de Crimée, je me suis mourru de consomption, courtisane aux gages des deux cent famille et maintenant quoi ?
Zola est mort, et itou les grands imprécateurs, de Léon Bloy à Charles Maurras en passant par Léon Daudet, les chéris-chéris d'autrefois et de toujours pour la Laposte qui s'en cogne comme de rien de la gauche et de la droite pourvu que le discours commence par merde et finisse par en avant, et de discours, eh ben y en a pus, mon bon monsieur, et même la petite fille aux allumettes, elle vend de la base dans les arrières cours du port de Copenhague et elle se fait plus de thunes que toizémoi. A la crise des causes perdues, Laposte a remédié comme elle a pu, en s'instituant prophétesse de la plus universelle, de la plus éternelles, de la plus immarscessibles des idéologie à fonds perdus : la débine.
Il faut la voir, chaque mercredi matin, à la faveur d'un enième arrêt maladie - juste revanche sur le grand capital d'un des ultimes rejetons de vingt générations de damnés de la terre - apprendre par coeur les potins du Canard Enchaîné avant d'aller les répandre, avec des airs de conspirateurs, dans tous les bordels de Paris, où, comme on s'en doute, on n'attend que ça, et interrompre, pour ce-faire, toutes les conversations en cours - car Laposte ne fréquente, noblesse oblige, que les bordels où l'on cause - en s'aidant d'un de ses célèbres attend-attend... méridionaux.
la suite coming soon Hortensia Des befores du Cox aux afters du Transfert, de Myconasse à Miami, des castings olé-olé du marais aux soirées du Sénat, on la croise partout. Pilier de chez Tsou, tricarde au CUD, adulée aux Follyvores, humiliée à la MaiZon, un jour ici, un jour ailleurs mais toujours fidèle à elle-même : tondue de près, nippée-faut-voir-comme, la démarche altière, l'oeil loyal, le sourire ravageur... Icône de la scène gay parisienne et internationale, j'ai nommé : Hortensia.
Une vaine apparence, tout ce clinquant ? Même pas. Hortensia porte ses avantages extérieurs comme le prolongement naturel des qualités morales qu'une éducation libérale puis une vie heureuse et comblée lui ont permis de cultiver. Son bon naturel, son intégrité, sa droiture, sa générosité et sa fidélité sont citées en exemple jusque dans des bouges où l'on n'a pas accoutumé de se soucier beaucoup de ce genre de vertus.
C'est trop ? Naturellement que c'est trop. Que croyez-vous, que croyait-il donc ? Que ça allait durer ? Ca aurait peut être pu, avec un peu de prudence, avec un soupçon de cette modestie un peu craintive dont les anciens savaient qu'il ne faut pas se départir lorsque le Sort vous a comblé de tous ses dons. Mais Hortensia a oublié les cours de grec et de latin que ses bons parents prévoyants n'avaient pas manqué de lui faire suivre, il a oublié que Némésis, soeur trop souvent oubliée de la Fortune, n'aime pas les têtes qui dépassent, et moins encore les coeurs trop heureux.
Pourquoi revenir sur ses bonheurs passés, ou, pour mieux dire, révolus ? Pour la faire courte, suivant une expression qu'il affectionne, on mentionnera pour mémoire, deux-trois histoires d'amour, si, si, des vraies, qui ont duré un nombre d'années tout simplement scandaleux par rapport aux normes du marais. Et puis, la Chute.
On ne devrait jamais oublier combien une histoire d'amour qui s'achève vous laisse vulnérable. Mais on l'oublie tout le temps, et l'on devient alors la proie facile du pire des ennemis qui soit : son propre caprice. Car c'est bien son caprice que suivit Hortensia, ce soir-là, il y a déjà plus de deux ans de cela, oui, un simple caprice, et non love-at-first-sight, comme il s'illusionnait déjà à le croire, et alors qu'il était en instances de rupture avec un ex avec lequel il avait beaucoup à perdre.
Un caprice dans les charmes vénéneux duquel étaient déjà écrites les grandes lignes du désastre qui allait suivre, et suivre si vite...
Il n'est pas de privilège qui ne donne de devoir. Et au privilège que représente le fait d'avoir été favorisé, tout au long de sa vie, par une armée de fées dont le moins qu'on puisse dire est qu'elles n'ont pas regardé à la dépense, à ce privilège-là correspond un devoir en apparence assez facile à remplir et qu'on pourrait résumer ainsi : être beau et con à la fois. La présomption, ou à tout le moins un banal et stupide sentiment de satisfaction compense aux yeux des dieux l'excès d'avantages qu'ils ont parfois la négligence de laisser s'accumuler sur la tête d'un mortel.
Mais la beauté, le charme, les talents mondains, et toutes ces vertus que l'on n'a cessé de ressasser depuis le début de ce portrait, n'ont pas suffi à Hortensia. Il a voulu prétendre encore à cette autre vertu, qui n'avait jamais été auparavant que le privilège et la consolation des grands éprouvés de la vie, et qui est la grandeur d'âme dans l'épreuve et le tourment. Pour dire les choses plus simplement, aux dieux qui lui avaient donné le monde, il a cru pouvoir dire merde, merde en s'amourachant d'un de ces réprouvés du bonheur qui hantent la nuit, d'un de ces hommes auxquels, pour d'insondables raisons, a été deniée la possibilité même de connaître une joie pure, profonde, authentique et sans mélange, d'un homme, enfin, avec qui il ne pouvait connaître que la peine et le chagrin, méconnaissant ainsi le destin heureux que les dieux lui avait réservé.
Et au lieu d'aller baguenauder dans l'empyrée scintillant des nigauds qui ont tout, where he belongs, Hortensia s'en est allé balader ses grâces dans le ruisseau.
Lorsque les dieux veulent vous punir, ils vous donnent ce que vous désirez le plus au monde. A Hortensia, ils ont ainsi donné la douleur. Une douleur qui aurait écrasé n'importe qui d'autre que lui, d'ailleurs, car on se tromperait beaucoup en pensant qu'une vie de bonheur est une mauvaise préparation à la souffrance ; tout au contraire : 40 ans de bonheur ont fait d'Hortensia une véritable machine à souffrir, capable non pas de résister, oh non, mais d'endurer sans fin les pires avanies dont il s'est vu, depuis deux ans, la constante victime.
On ne s'étendra pas sur les péripéties sordides qui émaillent ce long calvaire qui est le sien depuis deux ans : à quoi bon ? C'est le quotidien du commun des mortels ; ce qui rend les choses si terribles pour Hortensia c'est que de ce commun des mortels, il s'est si longtemps distingué.
Et c'est d'ailleurs encore et toujours la distinction qui rend digne de remarque cette histoire qui,sans cela, ne serait qu'un fait divers imbécile du genre la Princesse et le ramoneur. La distinction avec laquelle Hortensia porte - porte quoi d'ailleurs, sa Croix ? Ce serait plutôt tout un cimetière, en fait.
Oh, certes, le voile est déchiré, sur lequel était peinte l'illusion de son bonheur, la funeste vérité l'éclaire et ne lui laisse voir, pour parler comme l'infortunée madame de Tourvel, qu'une voie assurée entre la honte et le remord. Mais naturellement, Hortensia est un garçon de trop bonne composition pour héberger dans son coeur des nullités existentielles telles que la honte et le remord. Si seulement... Si seulement cette honte et ce remords ne lui étaient pas totalement étranger, peut-être serait-ce le début d'une possible rédemption... Mais non, Hortensia pousse les élégances morales jusqu'à demeurer de bonne compagnie dans le pire des désarrois, jusqu'à conserver toute son urbanité sur les marches même du plus profond des désespoirs.
Lui qui rêvait d'une vie de paix avec un compagnon amoureux dans quelque coin paisible de la Ville, il faut le voir rentrer de ses nuits de débauches insensées avec la conviction que tout ira mieux demain et qu'il n'est peut-être tout simplement pas allé assez loin sur les voies de l'abjection pour mériter le respect et la considération de l'objet de son amour éperdu. N'importe qui dans sa situation aurait eu tôt fait de jeter aux orties tout ce qui lui restait de décence pour s'enivrer sans retenue aucune aux émanations méphitiques des vices les plus bas. Pas Hortensia. De Profundis clamavi... Des profondeurs de sa douleur et de sa tristesse, tout ce qu'il a jeté aux orties, c'est le peu qu'il pouvait avoir de sots préjugés, et on le voit recevoir dans sa couche jusqu'à des êtres aux faiblesses desquels on aurait pu croire que jamais rien d'autre que le Ciel ne servirait de toit.
Grand cygne noir aux ailes brisées par son propre caprice, et précipité sur le trottoir par sa constance plus que par une perverse obstination, la fange à laquelle devrait s'engluer ses plumes se mue, dans le petit matin, en un frimas de cristaux scintillants qui lui rendent toute sa grâce et la folle énergie de tout recommencer, ou plutôt de continuer dans les même folies le lendemain.
Bien en vain.
Car à ceux à qui tout a été donné en partage, et qui ont tout sacrifié sur l'autel d'une illusion, aussi noble soit-elle - et il est toujours noble de vouloir consacrer sa vie au bonheur d'un autre - à ceux-là...
il n'est point donné de seconde chance.
Gladyssss Eu égard au fait que la densité de pédés doit tourner, rapportée à la population masculine mondiale, autour de 15%, soit, en données corrigées, à 20% en France, 25% à Paris, 28% rive droite et pas loin de 30% dans le 9ème, on pourrait croire que, statistiquement, et sous le rapport de l'offre et de la demande actif/passif, chacun doit trouver chaussure à son pied dans notre arrondissement.
Il n'en est rien. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, plus la proportion de pédé est élevée dans un lieu, plus la part de la population dite passive augmente. Autant dire que pour la folle de base, mieux vaut évoluer dans les bas quartiers de Lima (Pérou, 3.5% de pédés dont 96% d'actifs) que, par exemple, rue Turgot (9ème nord, 32% de pédés, 0.3% d'actifs).
Dans ce contexte socio-sexuel, on comprend que l'attitude dite polyvalente, consistant à adopter, du moins en ce qui concerne son orientation active/passive, un profil à géométrie variable, c'est à dire n'excluant pas totalement de se servir de sa bite quand on est habitué à se servir de son cul ou, bien que dans une moindre mesure, le contraire, on comprend, disais-je, que cette attitude offre un certain intérêt aussi bien sous le rapport personnel que collectif.
Ce qu'on appelera donc polyvalence peut certes être vécu, consommé, comme un sacrifice parfois douloureux chez ceux pour qui le choix d'une orientation n'a pas été simple, ou a demandé de gros efforts d'ordre physiologique, mais ce qui a d'abord été ressenti comme une nécessité par quelques uns a fini par être perçu par tous comme un témoignage de civilité et de bonne compagnie.
Tous ? Eh bien naturellement, non. Il n'est point de convention, aussi universellement reconnue soit-elle, qui ne se voit bafouée, sous les motifs les plus divers, par une frange plus ou moins importante de sociopathes en tous genres. Mais ce n'est pas de ces sociopathes-là, animés très ordinairement, dans leur manque d'urbanité, par des motivations banalement égoïstes que nous avons choisi de brosser aujourd'hui le portrait, non, le portrait du jour - auquel les (longues) considérations qui précèdent ne servent que de prologue - est celui de Gladyssss. Gladyssss la passsssive ? Non : Gladysssss, laPassiva assoluta. Décembre 1842. Hugo, déçu par Louis Philippe Bonaparte s'exile à Jersey, d'où il se battra, d'abord avec quelques proscrits puis, lorsqu'il refuse l'amnistie décrétée par Napoléon III, seul, contre la dictature bourgeoise du second Empire. C'est sur une de ces plages anglo-normande qu'on l'imagine, abandonné de tous, proférant, seul, face à la mer son célèbre alexandrin, véritable programme politique et existentiel en soi : Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là.
Novembre 2008. Dans un Paris pédé déserté par les paillettes et les plumes de marabout, dans une ville, jadis capitale des folles, où la dernière des coiffeuses se croit désormais obligée d'arborer matin et soir la panoplie des racailles viriles dont elle est l'antithèse - cuir et baskets - Gladyssss, dans son petit pull gris décolleté à mort, après son petit déjeuner de fraises Tagada light (en vente en mini-pack de 24 chez Colette) arrosées de quelques gorgées de Champagne coupé de Perrier, peut, elle aussi, en ouvrant sa fenêtre sur les toits de Montmartre reprendre à son compte le vers de Hugo et murmurer doucement, dans l'air frisquet d'un matin d'automne : Et s'il n'en reste qu'une, je serai celle-là.
Car Gladyss n'est pas de celles qui renoncent. Pour elle, la passivité n'est pas un choix, certainement pas non plus une affaire de goût ou d'inclination, ce n'est pas une question de personnalité, de caractère ou d'histoire, ce n'est rien de tout cela et infiniment davantage, plus qu'une nécessité, plus même qu'un destin, plus qu'une comédie, plus qu'un drame, plus qu'un roman, plus qu'un engagement, plus qu'un idéal, plus qu'une vie, plus que le monde, c'est...
Souvenons-nous d'Aristote, et notamment de son traité des catégories, dans lequel il détermine les dix genres généraux de l'être, soit : l'essence, la quantité, la qualité, la relation, le lieu, le temps, la position, la possession, l'action et la passion, catégories auxquelles s'ajoutent les modalités que sont l'opposition, le contraire, l'antériorité, le simultané et la mobilité. Une fois qu'on aura démontré, s'il en était besoin, et ce n'est pas le cas car cela tombe sous le sens, que Gladyssss était passive par essence, en quantité et en qualité, par relation, en lieu et en temps, en position, en possession, en action et en passion etc... aura-t'on avancé dans le portrait de sa passivité fondamentale ? Aucunement.
Si l'on pousse maintenant, toujours avec Aristote, jusqu'à accepter le prédicat du degré entéléchique de ladite passivité, c'est à dire poser cette passivité comme le résultat d'un processus par lequel on est passé d'une passivité en puissance à une passivité actualisée, et de cette passivité actualisée à une passivité parvenue au plus haut degré d'achèvement , c'est à dire une passivité qui ne renfermerait plus aucune indétermination issue de la matière, y voit-on plus clair ? N'importe quel imbécile qui lit ces lignes dispose d'assez de ressource intellectuelle pour affirmer que non.
Que le lecteur nous fasse la grâce de croire qu'il serait tout aussi vain de recourir, dans la quête du sens de cette passivita assoluta qui nous occupe, à quelques instruments conceptuels que ce soit, aussi miraculeusement précis soient-ils, puisés dans l'héritage kantien, heideggerien ou jankélévitchien ; tout au plus débouchera-t'on sur un interpolat quidditif de l'étance daseinique de la passivité en gros, qui ne nous ménera nulle part.
Faut-il invoquer les Muses ? Contentons nous de solliciter Euterpe, la musicienne en renvoyant à plus tard de consulter ses copines Melpomène, Polymnie, Uranie, etc. Si la philosophie a pour objet le grand Tout, l'art, et notamment la musique se consacre au détail et à la nuance. Depuis Bach, on dispose, pour décrire le pannel finalement assez maigre de l'émotivité humaine, des 24 tonalités de la gamme bien tempérée. Accourez, ô merveilles tonales, éclairez-nous, et révélez-nous en laquelle de vous gît le secret de Gladyssss...
Do majeur, la mineur, mi majeur, do dièse mineur, sol bémol majeur, Oh Gladyssss, es-tu là ? Rien, silence radio. mi bémol mineur, fa majeur, fa mineur, la bémol majeur, mi bémol majeur, do mineur... Mille chefs d'oeuvre passent et nul d'entre eux ne nous renseignent. La mineur, mi mineur, sol dièse mineur, do dièse mineur, ré bémol majeur - ô mannes de Mozart, Schubert, Chopin - si bémol majeur et toi divin si mineur ? Dans l'empyrée des arts, la passivité, décidèment, trône au dessus de la musique, et même Lully aurait déclaré forfait si le Roi lui avait commandé un Triomphe de la Passivité pour célèbrer sa grandeur.
Quelque esprit fin aura peut-être, comme nous, cru un instant reconnaître quelque chose de la possibilité de la passivité dans les élans et les mélismes de la tonalité de la bémol majeur, dans laquelle tant de valses ont été, comme par hasard, écrites, mais combien fugace cette impression... Non, la bémol passif serait plus juste, encore que nettement moins que passif bémol passif, tonalité étrange, elle même au dessous d'une autre tonalité encore plus nébuleuse et mystique, si cela se peut, et que l'on ne peut décrire que comme passif passif passif. Mais il n'est point d'instrument, dans ce monde dont toute grâce se retire peu à peu, sur lequel il serait loisible de jouer une pièce composée dans ce ton. On le regrette, mais c'est comme ça. Remarquons tout de même au passage combien le concept même de passivité phagocyte littéralement tous ceux auxquels ont le peut rapprocher.
Philosophie, hélas ! jurisprudence, médecine, et toi aussi, triste théologie !... je vous ai donc étudiées à fond avec ardeur et patience : et maintenant me voici là, pauvre fou, tout aussi sage que devant. Goethe, bien sûr, le prologue du Faust. Quant à nous, nous avons tenté, tâté, de la philosophie puis des arts pour explorer la nature profonde de notre Gladyssss, et nous voici là, pauvres nigauds, tout aussi sage que devant. La théologie ? Ce n'est jamais en vain que l'on en appelle aux vérités supérieures, comme on va s'en rendre compte tout de suite : comment mieux comprendre la Passiva assoluta qu'en en considérant les errements sous l'angle mystique. Tout devient clair lorsqu'on réalise que Glad est entrée en passivité comme on entre en religion, et que sa vie entière se confond avec une mission sacrée : porter dans le monde l'évangile de la passivité.
Sans commencement ni fin, début et achèvement en soi-même, incréée, présentement existente sui généris, la passivité n'est point un concept mais une forme parfaite qui se révèle, plus qu'elle ne se démontre, au cours d'une épiphanie, c'est à dire, en l'occurence, en s'incarnant dans les chairs délicates de Glad, notre Glad, dont les rémanences humaines se sont adorablement annihilées devant la majesté de l'investiture dont elle s'est vue devenir l'objet, par le canal mystérieux d'une élection de tout temps prédestinée. Gloire à Glad.
Tout devient alors tellement simple. Cette aura souveraine qui se dégageait d'un garçon pourtant plutôt maigroulet aux traits fades et sans saveur, on comprend instantanément qu'elle procède de la conscience aigue - de laquelle Glad est possédée - du dessein grandiose dans lequel elle se trouve impliquée. Gladyssss n'est point passive, elle est la passivité.
Le crépuscule d'une fausse virilité étend à cette heure son ombre sur la ville chérie des folles perdues de jadis ; la démarche incertaine, le regard aux abois, le sourire hésitant qui faisaient le charme des débutantes que nous fûmes n'ont plus cours sur le marché du sexe masculin et, tant bien que mal, nous nous sommes pliés aux impératifs du temps, nous avons renoncé à toute ambiguité pour souscrire sottement à l'identité masculine sans épaisseur, sans authenticité et sans légitimité à laquelle nous condamne la mode.
Mais tant qu'il y aura une Gladys dans les bordels de cette ville morte à toute légéreté, tant qu'un garçon trop mince au museau trop pointu baladera dans les mauvais lieu la monnaie dévaluée d'un pull gris au V trop échancré, je veux croire, nous devons croire, que tout n'est pas perdu, et que même si l'ancien monde - celui du strass et des larmes - sombre sous la marée obscure des skets et des sneakers, là-haut, tout là haut, continuera de briller d'une pâle lumière rose et dorée, l'astre éternel de la passivité absolue : GLADYS.
Kinquaillesondée Si la notion de shopping aléatoire au rayon plomberie du bhv vous demeure obscure, un seul coup d'oeil sur les sautoirs de breloques rivés aux tétons piercés de K vous éclairera. Il y a là de quoi retaper une centrale nucléaire en déshérence et le plus fou, c'est que le tout est porté avec la plus noble des simplicités, évoquant celle, vice-royale, de Lady Edwina Mountbatten arborant ses fameuses perles au grand Durbar de Delhi. Créatif en toutes circonstances, Kinquaille peut se prévaloir de la paternité artistique d'happenings ultra-exclusifs - jamais vu ailleurs qu'à la MaiZon - tels que le Piss-jumping (sauter à pieds joints, de concert avec deux ou trois potes et au décours d'une séance uro au bar, dans les flaques d'urine), le Fétisch-branding (flinguer tous les tee-shirts des clients présents au bar en en arrachant, avec un feulement rageur, les marques, griffes et autres étiquettes - dommage pour le débardeur D&G, mais qui songerait à protester ? - pour les coller dans un de ses fameux scrap-book, ou encore l'Ass-straw-blowing (insuffler de l'air à l'aide d'une paille dans l'orifice arrière d'un partenaire avant d'en recueillir les émanations gazeuses intimes qui, par voie de conséquence, ne vont pas tarder à se produire).
Considéré par ses neveux de la haute, qu'il forme à ses heures, comme un nouveau Torquemada, Kinquaille endosse avec ferveur, dans la symphonie des caractères qui se compose et se joue toutes les nuits à la MaiZon, la note âpre, le rythme primitif, la résolution harmonique osée à quoi se reconnaissent, au bout du compte, les Rabelais, les Cervantès, les John Waters - bref tous ceux pour qui l'extrême et l'authentique ne font qu'un et pour qui exister, c'est aller jusqu'au bout.
La Lisa Saisis au détour d'une conversation, quelques mots qui situent le personnage : " P'tain, j'ai 150 euros d'amende de la ratp pour m'être acharnésur un abribus et 185 euros de facture sur mon portable pour avoir fait du réseau". De l'inconséquence à l'ultra-violence, ça tire davantage sur Oublier Palerme, d'Edmonde Charles-Roux, que sur Mon Itinéraire Chanel, de la même, mais ce n'est tout de même pas dénué de brio.
Minimoi Une fois qu'on aura rappelé que durant la mémorable grève des transports en commun de l'année dernière, Minimoi, toujours tendance, s'est signalé par son sens civique en sollicitant du co-voiturage alors qu'il crèche à 400 mètres de son boulot, que reste-t'il à dire, si ce n'est qu'il s'est fait jeter de tous les bordels de Madrid pour s'y être pointé un soir avec chaussures, sac(s), gants, pochette et foulards strictement coordonnés dans les tons puce et cuisse-de-nymphe-effrayée... Asi ? No! Dernier détail ? Minimoi ne tolère tout simplement pas les applaudissements.
Gigipellàtarte Sa conception du chic ? Une certaine idée du pathétique.
FINISHING SCHOOL
ne dites pas : "passssssive" mais : "tssy-tssy... tssy-tssy... tssy-tssy... tssy-tssy..., le chant des cigales, la musique de l'été" (on verra tout de suite que vous avez passé l'été dans les Calanques ou putassé à Sitgès.)
ne dites pas : "Le Jardin des Tuileries" mais : La terrasse du Transfert
ne dites pas : "vuitton" mais : vieuxthon
ne dites pas : "super", ni "génial" ni même "great" mais : j'adiore
ne dites pas : "un tantinet efféminée" mais : Folle à jeter contre les murs
ne dites pas : "bourrée" mais : morte saoûle
ne dites pas "démodé" ni même "out of fashion" mais : c'est vieux comme mes robes ne dites pas :"bon débarras" dites-lui : On te regrette déjà...
ne dites pas : "tu me gonfles" mais Comme ce doit être intéressant pour vous
Comment ne pas lui dire "désolé, ça ne va pas coller..."? Rajoutez simplement :Mais ça n'enlève rien à ta valeur morale.
Lorsque ce douteux zozo sur lequel vous vous êtes rabattu à pas d'heure vous promet, salace, que vous allez passer un bon moment, optez pour un moment de renforcement positif perso en lui murmurant : J'en accepte l'augure... (ça va le ramener très vite à un juste sens des proportions)
Ne dites pas se faire en..ler: mais : se faire enfiler comme un sac à saping (avec le g pour la prononciation prouvençao)
Enfin un des grands classiques de la MaiZon, presque un Trade Mark en fait, qui vous fera reconnaître pour un des fidèles de la boutique de Barcelonne à Buenos Aires : en toutes circonstances, lorsqu'un de vos interlocuteurs occasionnnels s'éloigne, pour cinq minutes ou pour toujours, pour pisser ou pour réserver votre dîner au Plaza, ne manquez pas de lui susurrer : Mes voeux t'accompagnent...
ne dites pas éructer : mais plutot ovuler (c'est tendance) surtout chez Angelina
QUI A DIT ?... une H offerte à qui saura
"Je ne sais pas qui va payer le cours Florent l'année prochaine mais c'est pas nous."
AIME
le dip lounge à Nimes
la série clara sheller
Master Class de Terrence McNally avec Marie Laforêt
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire